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Toucan Bateau dans les nuages.png

Pour les plus grands, une roman-feuilleton à découvrir tous les vendredis sur le site. En ce moment, l'île aux chats, un récit sur fond d'Égypte ancienne mettant en scène la déesse Bastet, le pharaon Khéops et un mystère dissimulé au coeur de la grande pyramide.

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Olivia et Arnaud avaient atterri dans une chambre tout à fait similaire à celle trouvée dans la grande pyramide, à l’exception qu’une gigantesque statue d’or représentant la déesse Bastet emplissait presque tout l’espace. Ses yeux étaient de saphir et un ankh majestueux constitué du plus gros rubis que l’on puisse imaginer avait été apposé sur son cœur​. Par ici, leur indiqua la voix qui leur avait souhaité la bienvenue quelques instants auparavant​. Docteur Livingstone, I presume ? Interrogea Arnaud en tendant sa main à Olivia pour l’aider à se relever : ​quoi ? j’ai toujours rêvé de dire ça... ​Non, mais le docteur Livingstone est là-bas, répondit la voix mystérieuse, je pourrais vous le présenter si vous voulez. Venez. ​Les deux archéologues émergèrent de la petite pièce et arrivèrent sur une plage paradisiaque. ​Bas ?​ S’écrièrent-ils de concert. En chair et en poils, répondit le chat aux yeux d’émeraude, une expression presque humaine sur le visage. Si vous pouviez voir vos têtes, c’est impayable.​ ​Enfin, on nous attend, suivez-moi.​ ​Arnaud, pince-moi, je rêve, dit Olivia en écarquillant les yeux et en s’accrochant au bras de son mari. Tout aussi stupéfait, Arnaud prit la main de sa femme et suivit le félin qui les guidait de sa démarche gracieuse. Sur leur chemin, les deux archéologues croisèrent des chats de toutes les races et de toutes les couleurs : angoras au pelage de neige, chartreux aux yeux jaunes et persans aux yeux bleus, chats léopards et abyssins, lynx tachetés et sphinx dorés, bombay ombrageux et siamois élégants à la tête cerclée de noir, tonkinois au regard de mer et ocicats à la robe fauve, pixie-bobs à la queue ridicule et norvégiens à la fourrure épaisse ou encore sacrés de Birmanie aux gants blancs. La plupart les ignoraient, d’autres leur montraient tout juste un intérêt poli. Seule une chatte d’une beauté spectaculaire se leva de sa place pour rejoindre le petit groupe. Son poil était ivoire et son regard ressemblait à une nuit étoilée. Bas l’accueillit d’un geste respectueux et les conduisit jusqu’à un palais gigantesque dont les portes d’or bardées de hiéroglyphes multicolores étaient gardées par des deux sphinx géants. A l’approche des visiteurs, les colosses penchèrent dangereusement la tête, mais Bas les rassura d’un geste et continua tranquillement son chemin. ​Avancez,​ les encouragea Bas en voyant que Olivia et Arnaud s’étaient arrêtés, ​vous n’avez rien à craindre​. L’intérieur était comme un rêve. Un premier jardin intérieur entouré de palmiers géants et de colonnes d’une hauteur démesurée recouvertes de dessins somptueux accueillait les visiteurs et les guidait vers un grand escalier de marbre. À gauche de l’escalier se trouvait une merveilleuse piscine d’eau translucide alimentée par des canaux creusés dans le même matériau et le clapotis de l’eau sur les dalles agissait comme un baume sur les cœurs et les âmes des visiteurs troublés. À droite de l’escalier l’on pouvait distinguer une roseraie contenant toutes les espèces de roses existantes afin d’inviter les visiteurs à se perdre dans un arc-en-ciel de couleurs et de senteurs prodigieuses. Bas prit le chemin de gauche, dépassa la piscine et s’arrêta finalement devant un mur d’apparence quelconque. Il posa sa patte contre un relief invisible à l’œil nu et une porte dérobée s’ouvrit sur un étroit passage souterrain. Un raccourci, dit Bas en souriant, venez je suis sur que ça va vous plaire. Les deux chats s’engouffrèrent dans le tunnel. Arnaud et Olivia échangèrent un regard, puis Olivia se mit à quatre pattes et les suivit. Arnaud fermait la marche. Le tunnel était éclairé par une lumière de lune et décoré de hiéroglyphes magnifiques dans lesquels Arnaud et Olivia reconnurent le récit de la création de l’univers par le dieu Atoum et ses enfants, Chou et Tefnout. L’artiste avait représenté Atoum sous la forme d’un soleil aux rayons infinis ensoleillant la ville sacrée d’Héliopolis. Tefnout, la première déesse, était assise sur un trône d’or au-dessous de son père avec une balance dans les mains tandis que Chou, le dieu du vent, se tenait dans les airs et soufflait son souffle divin sur le monde pour engendrer la vie. C’était sans aucun doute la plus belle représentation de l’origine du monde qu’ils avaient jamais vu. Soudain, ils entendirent un grand bruit et toutes les lumières s’éteignirent. Une obscurité totale avait envahi le couloir. ​Bas ? a​ppelèrent-ils. ​Bas, tu es là ? Mais le chat avait disparu. Les deux archéologues n’entendaient plus que le bruit de leur respiration qui soulevait une poussière invisible. Arnaud essaya de se retourner pour actionner une ouverture vers l’extérieur mais le passage était trop étroit. ​On n’a pas le choix,​ dit-il à sa femme, ​il faut avancer.​ Olivia soufflait bruyamment. Arnaud pouvait sentir ses tremblements nerveux et les larmes qu’elle retenait de verser. Elle avait terriblement peur du noir. Arnaud l’encourageait doucement à avancer. Tout à coup, elle hurla. ​Olivia, qu’est-ce qui se passe? s’inquiéta Arnaud, mais l’archéologue n’entendait plus rien. ​Olivia ? Olivia, tu es là ? Cria Arnaud en avançant plus rapidement dans le passage. Il se sentait étrangement oppressé comme si les parois se rapprochaient de lui. Une goutte de sueur coula dans son cou. Il capta un éclair jaune à sa droite et ressentit une vive douleur sur son bras, comme si on l’avait mordu ou griffé. ​Bas ? Il y a quelqu’un ? Appela Arnaud désespérément. Un autre bruit se fit entendre dans le mur, comme un gong que l’on frappe et dont l’écho se répercute pour l’éternité. Arnaud n’eut plus de doute. Le passage se refermait sur lui. Il courait maintenant aussi vite qu’il lui était possible dans sa position pour échapper au piège mortel dans lequel il était tombé. Dans un élan désespéré, il se projeta en avant et émergea dans une pièce baignée de lumière. Bas attendait à côté d’un petit bassin d’or. Sa sublime compagne avait disparu. ​Je me doutais que vous alliez vous arrêter pour regarder... Commença Bas mais, voyant l’air horrifié d’Arnaud et le sang qui coulait de sa blessure au bras, lança, alarmé : ​Arnaud, que se passe-t-il ? Où est Olivia ?


A suivre...

Résumé des trois premiers épisodes : deux égyptologues français, Olivia et Arnaud, trouvent une chambre secrète dans la grande pyramide de Khéops. La légende dit qu'elle dissimulerait le chemin d'accès à la vie éternelle promise par la déesse Bastet à un petit nombre d'élus. Au péril de sa vie, Olivia parvient à déchiffrer le message contenu dans les fabuleux hiéroglyphes qui recouvrent les murs et obtenir la localisation d'une île mystérieuse située au milieu du désert. Mais attention, hors du rêve, jamais le temps ne s'arrête.


Olivia et Arnaud s’engagèrent sur les dunes brûlantes, si chaudes qu’aucune végétation ne poussait à des kilomètres à la ronde, si chaudes qu’aucun animal ne pouvait y survivre sinon le cobra royal à couleur d’obsidienne, incarnation de l’œil de Ré, protecteur des dieux et des pharaons. Le soir du quatrième jour, ils arrivèrent au point censé se retrouver à l’extrémité du bras gauche de la clé de Khéops. Il n’y avait rien ; rien que des dunes à perte de vue. Je ne comprends pas, murmura Olivia, ça devrait être là. Peut-être que si on va un peu plus loin... Arnaud descendit de son chameau et s’épongea le front avec un mouchoir. Non, il fait déjà trop noir. Nous avons besoin de nous reposer et les chameaux aussi. Il vaut mieux s’arrêter. Il retira les nacelles du dos de sa monture et récupéra de quoi allumer un feu. Tu m’aides ? Olivia descendit de son chameau, le débarrassa de sa selle et entreprit de sortir un bidon d’eau pour préparer le diner. Là, elle étouffa un cri. Qu’est-ce qu’il y a ? S’inquiéta Arnaud. Les bidons ont explosé, répondit-elle en fouillant frénétiquement dans le sac. Je n’ai plus d’eau. Et toi ? Arnaud regarda dans son sac. Un seul... Le matin suivant, en se réveillant, Arnaud trouva un mot glissé dans son sac. Mais c’est pas vrai, dit-il en ravalant un juron et en rangeant vivement ses affaires. Les traces d’Olivia étaient encore visibles dans le sable. Elle ne pouvait pas être partie bien loin. Il se précipita derrière elle. Tout à coup, un grondement se fit entendre dans les dunes. Arnaud se retourna et ses yeux s’agrandirent d’horreur. Une tempête de sable fonçait sur lui. Il sauta sur le sol, couvrit les yeux et la bouche de l'animal terrifié, s’enveloppa lui-même dans une écharpe et continua d’avancer, un bras devant son visage et l’autre s’agrippant au cou de sa monture. Des grains s’infiltraient dans sa gorge et menaçaient de l’étouffer. Des larmes sèches et douloureuses coulaient sur ses joues. Olivia, hurlait-il, à travers le tissu, Olivia. Le chameau lança soudain un cri de détresse et fit un écart. Comme dans un rêve, le jeune archéologue se sentit poussé du haut de la dune et la corde qui le maintenait à l’animal lui échappa des mains. Il roula plusieurs mètres sur le sable dur et la frontière entre le ciel et la terre cessa d’exister. Il n’y avait plus que le sable. Plus que le sable. Cette fois, c’est la fin, pensa-t-il en se recroquevillant sur lui-même. Il était seul, seul au milieu d’une tempête qui allait l’avaler et le désert serait son tombeau comme il avait été celui de tant d’autres explorateurs avant lui. Sa dernière pensée fut pour Olivia. Il espéra qu’elle avait pu se mettre à l’abri. Puis, il ferma les yeux et se prépara à être emporté. L’instant d’après, il sentit une présence au-dessus de lui. C’était la mort qui venait le chercher. Il réalisa confusément que la main de la mort était soyeuse comme une fourrure et se laissa aller à ce contact chaud et rassurant. Lève-toi. Il s’étonna d’avoir toujours mal. Ses poumons le brûlaient, ses yeux étaient douloureux, du sable lui cinglait le visage. Lève-toi, Arnaud. Ton heure n’est pas venue, protégé de Thot. Il secoua la tête. Il n’était pas mort. Il entendait une voix qui l’appelait dans le vent et l’enjoignait à continuer. Il se releva péniblement et tenta de déterminer d’où venait la voix. C’est alors qu’il aperçut une silhouette indistincte dans le lointain. Il marcha vers elle jusqu’à ce que ses pieds ne puissent plus le porter ; alors il s’écroula. Il rêva qu’il rebondissait sur un océan de nuages blancs et moelleux au-dessus d’une mer turquoise ; et au milieu de la mer, une île ; une île habitée par des chats.


Il ouvrit les yeux. Une main lui appliquait délicatement une compresse sur le front et des yeux inquiets scrutaient son visage. Il leur adressa un sourire fatigué et Olivia éclata en sanglots. J’ai cru que je t’avais perdu pour toujours , dit-elle en s’élançant dans ses bras. Il lui caressa doucement les cheveux. Pourquoi tu es partie sans moi ? Elle détourna le regard. Il n’y avait pas assez d’eau pour nous deux ... souffla Olivia. Et donc tu t’es dit que c’était à toi de te sacrifier... réalisa le jeune homme avant de s’énerver : Tu n'avais pas le droit de prendre cette décision sans m’en parler ! C’est n’importe quoi Olivia, tu pensais que j’allais faire quoi en réalisant que tu étais partie ? Rentrer bien tranquillement au Caire ? Te laisser mourir dans le désert ? C’était ma faute, explosa la jeune femme, tout ça. C’est moi qui ai insisté pour que nous venions mourir ici. Et ensuite il y a eu la tempête. Je me suis perdue. Comment es-tu arrivée là ? L’interrompit Arnaud. Je ne sais pas. J’ai entendu une voix dans le vent et je l’ai suivie. J’ai cru que c’était toi qui m’appelais, mais quand je suis arrivée, j’étais seule. Et toi ? Les souvenirs d’Arnaud étaient confus. Lui aussi avait cru suivre quelqu’un...ou quelque chose. Il regarda autour de lui. Où sommes-nous ? Demanda-t-il en se levant. Dans une sorte de grotte, répondit Olivia. Ou peut-être l’entrée d’un tombeau car il y a des inscriptions étranges sur le mur là-bas. Il est question d’un voyage dans l’au-delà et j’ai reconnu le sigle représentant Anubis. Mais je n’arrive pas à déchiffrer le reste. Arnaud s’approcha des symboles. Un souvenir de son rêve s’imposa à son esprit et il se mit à quatre pattes. Là, à hauteur de chat, il distingua un trou dans le mur, un trou qui figurait un cercle. Donne-moi ton amulette, dit-il. Olivia retira l’amulette de son cou et la tendit à Arnaud. Il la fixa dans le mur et attendit. Rien. Alors, il essaya de mettre ses mains de part et d’autre du bijou ; puis il suggéra à Olivia qu’ils le fassent ensemble. Mais, la jeune femme semblait s’être transformée en statue de pierre. Alarmé, Arnaud se précipita vers elle. À l’endroit où s’était trouvé le collier, une marque argentée était apparue et ses yeux avaient pris une couleur d'ambre. Elle se mit à chanter, et sa voix était légère comme la plume et claire comme l’eau. Les symboles sur le mur commencèrent à briller. Alors, un halo de lumière les entoura et ils disparurent de ce monde. Bienvenue au royaume de Bastet, bienvenue sur l’île aux chats.


A suivre...

Arnaud s’élança à sa poursuite et la retrouva dans la fausse chambre une main sur la clé de vie et l’autre sur l’œil semi-ouvert, représentant la déesse Bastet. Arnaud considéra la scène un moment et la solution s’imposa à son esprit. Il s’approcha et posa sa main sur celle de sa femme, celle qui recouvrait l’ânkh. La porte s’ouvrit. Comment ? bégaya Olivia. Amour, joie, courage, patience et sagesse, sourit Arnaud, les cinq caractéristiques de la déesse Bastet. Il faut tout cela pour entrer dans la pièce. Et toi, mon amour, tu n’as aucune patience. Quant à la sagesse... Mais Olivia n’entendit pas la fin de la phrase, elle avait déjà disparu dans la pièce secrète. Sage oui, mais autant qu’un enfant à qui on aurait retiré son jouet préféré, murmura-t-il en regardant l’ouverture béante. Un peu plus tard, Olivia entendit une voix l’appeler comme dans un rêve. Elle la balaya d’un geste. Mais la voix insistait. Pire, elle semblait de plus en plus forte à mesure que le temps passait. A présent, elle faisait même vibrer les dessins. Comme c’était dérangeant. Elle semblait venir de la porte, alors Olivia passa la tête dans l’ouverture et se sentit tirée vers l’avant. L’instant d’après, Arnaud la serrait dans ses bras. Tu ne m’entendais pas ? s’énerva-t-il quand elle se fut dégagée. Ça fait des heures que je t’appelle. Tu es restée quatre jours. Quatre jours. J’ai cru que j’allais devenir fou. Laisse-moi te regarder. De grosses cernes commençaient à se dessiner sur le visage de la jeune femme et sa langue lui sembla bientôt aussi rêche que du papier de verre. Pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi vivante. J’ai trouvé, dit-elle avec un sourire lumineux. Puis, elle s’évanouit. Regarde, dit-elle à Arnaud, après avoir pris quelques heures de sommeil et dévoré un délicieux plat de lentilles. Elle avait reproduit des symboles et dessiné ce qui ressemblait à une carte. Le trait bleu, c’est le Nil, expliqua Olivia. Là, les pyramides, la vallée des rois, Deir el-médineh, là le temple d’Hatchepsout et là le Temple d’Abou Simbel. Tu vois? Olivia regardait Arnaud avec les yeux brillants. Il y avait vraisemblablement quelque chose à lire sur le papier. Olivia prit un crayon et commença à suivre un chemin compliqué qui partait de la grande pyramide et reliait quelques-uns des sites les plus connus de l’Égypte ancienne. Peu à peu la forme d’une clé de vie commença à prendre forme sous ses yeux. Khéops tient la clé de vie, expliqua Olivia. C’est le pharaon qui fit construire la pyramide la plus célèbre du monde en l’honneur du dieu soleil, Amon-Ré, considéré par les égyptiens comme le dieu suprême, le Grand Architecte. Tu te rappelles ce que dit la légende ? Arnaud leva les yeux au ciel. La légende dit que Khéops, aimé des dieux et désormais égal d’un dieu, a été admis à leur table pour lire le Plan de ses propres yeux, le Plan soit la raison de notre présence sur terre. Khéops, compléta Olivia, soutenu par la déesse Bastet et le dieu Thot, demande aux dieux d’accorder à ses descendants et à certains élus la grâce d’accéder aussi à ce suprême honneur. On dissimule une pièce secrète dans la colossale pyramide. C’est le point de départ. - Le point de départ de quoi ? - De la quête, s’exclama Olivia. De la quête pour l’immortalité. Bastet, protectrice de Pharaon, déesse de la joie et de la vie, qui guide les pharaons dans leur quête de l’éternel, montre le chemin. Olivia désigna le temple d’Abou Simbel, situé à la frontière de l’Égypte avec le Soudan. Le visage d’Arnaud s’éclaira. Il avait compris. La clé de vie, dit-il, la clé de vie s’étend jusqu’à Abou Simbel, qui symbolise le cheminement d’un autre pharaon, Ramsès II, pour accéder au divin, quelques 1300 ans après que les pyramides ont été construites. Sa quête qui finalise son état de dieu, et non de fils de dieu. Le cœur, dit Olivia en tapant sur un point situé en bordure de la vallée des rois, c’est Deir el-Médineh, le village des artisans, ceux qui avaient la charge de construire les tombeaux des pharaons et de leurs proches. Et voilà ce que j’ai découvert : ce sont eux les élus de la déesse ! Eux qui ont été choisis pour recevoir la vie éternelle. Eux qui ont été embarqués sur les bateaux pour aller vivre avec elle dans un royaume où la vie n’a pas fin. L’un des bras de la clé de vie désigne le Nil, le fleuve qui donne la vie et la reprend. C’est là, s’exclama Olivia en pointant du doigt un point imaginaire au bout milieu du désert, au bout de l’autre bras que se trouve le royaume de Bastet et que l’on découvrira le secret de la vie éternelle.


Arnaud regarda le dessin et sut que Olivia avait raison. Il ressentait au plus profond de son être l’appel de ce lieu mythique. Leur hôtesse apparut soudain à la porte de la terrasse, accompagnée du chat angora aux yeux d’émeraude. Bas me dit que vous partez demain ? dit-elle avec un demi-sourire. Bas vint se pelotonner contre Arnaud et ronronna sous ses caresses. En effet, répondit l’égyptologue, nous allons continuer nos recherches depuis Louxor. Nous ne vous remercierons jamais assez de votre hospitalité. La dame aux chats regarda Arnaud quelques instants puis vint remettre une petite boite à Olivia en disant : J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez. Dans la boite se trouvait une clé de vie de couleur émeraude dans laquelle l’artiste avait représenté un œil semi-ouvert. Olivia contempla le merveilleux pendentif pendant quelques secondes puis leva les yeux vers la vieille femme pour la remercier, mais elle était déjà redescendue. Le lendemain, le couple prit le chemin de la Vallée des rois. Ils s’arrêtèrent à Deir El-médineh, visitèrent les anciens temples et les anciennes habitations des peintres, maçons, tailleurs de pierre et architectes qui créaient ici la gloire des pharaons ; l’espace d’un instant, ils crurent voir dans le vent du désert le cortège des artisans qui quittaient le village mythique pour accompagner la déesse Bastet dans son voyage éternel. Mais il n’y avait que des ruines et ce n’était que du sable. Arnaud, regarde, dit Olivia subitement. Sur le fronton du temple principal, juste au-dessus d’une représentation d’Horus sous sa forme animale, un ânkh et un œil semi-ouvert étaient étroitement associés. Horus, le dieu faucon, survolait une île. Une île au milieu du désert. C’est là que nous allons.


A suivre...

L'île aux chats

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