Il était une fois...
Il était une fois une petite fille née dans un pays au bout du monde, un pays où des arbres constellés d'étoiles touchent le ciel et où les bateaux se confondent avec les nuages ; un bateau en particulier placé sous la protection d'une créature mythologique à tête de lion et à queue de poisson : le merlion. Une légende locale dit que ce bateau est magique et qu'il suffit de le regarder pour se sentir ailleurs. Cette légende est vraie, en tout cas pour moi ; car, si ce n'était pas la première fois que je venais à Singapour, c'était bien la première fois que l'on me demandait de m'atteler à un exercice complètement nouveau, d'explorer un véritable ailleurs. En me demandant de leur écrire un texte original pour célébrer la naissance de leur fille, les parents de Philippine me donnaient un rendez-vous en terre inconnue. Après de longues hésitations, je me jetai à l'eau. Comme le pêcheur de mon histoire, je pris rendez-vous avec le bateau dans les nuages pour partir à la recherche de cet ailleurs qui nous attire, qui nous obsède presque, mais qui permet aussi de nous rendre compte de ce qui est important : les racines, l'amitié, l'amour bien sûr, mais aussi la protection de ce que l'on a et de ce que l'on est ; car il est facile de se perdre en voyage. Il faut simplement avoir la force et le courage d'ouvrir ses yeux et son coeur lorsque cela arrive pour retrouver sa route.
Le bateau dans les nuages est mon premier conte. J'ai puisé mon inspiration dans les voyages extraordinaires des parents de Philippine, notamment leurs escapades dans les îles lointaines d'Asie du sud-est, leur passion pour la mer et les fonds marins, leur histoire d'amour avec Singapour et leur insatiable curiosité. J'ai tenté de faire de leur vie un rêve en n'oubliant jamais qu'eux faisaient déjà de leurs rêves une réalité. Ce premier conte m'a donné envie d'en écrire d'autres. J'ai donc imaginé Le lac miroir pour mon neveu de trois ans, Mattia, un aventurier à l'esprit libre qui emprunte plus souvent qu'on ne saurait l'écrire la superbe guitare de son père. Peu après, naissaient Les bouteilles à la mer pour la fille d'Elsa, une nouvelle amie et membre de l'équipage du bateau dans les nuages, l'avion palmier, couleur de rêve et puis tous les autres.
Au-delà du voyage dans l'imaginaire qu'ils proposent, tous mes contes ont en commun le goût des Belles Lettres. J'ai essayé de transmettre un peu de l'émotion que je ressens en lisant un Dumas, un Gary, un Saint-Exupéry ou un Kessel, de retranscrire sur une page la beauté et la musique des mots ; ces mots qui font la richesse de la langue française et participent au plaisir de lire.
Et puis, j'ai réfléchi au format. Je voulais que ces contes ne soient pas simplement lus, mais vus afin de leur éviter de rejoindre un jour le cimetière des contes oubliés. Je voulais que l'on puisse les accrocher au mur, comme des œuvres d'art, afin de permettre aux personnages de sortir du cadre quand bon leur semblerait et d'inviter les enfants à se promener avec eux dans mes histoires ; et comme je sais que l'on a parfois tous besoin d'un peu d'aide pour s'évader, j'ai fait appel à trois de mes amies, illustratrices de talent, pour donner de la vie à mes rêves et de la couleur à mon imagination.
Bonne lecture !
Blandine